Caraibe : de l’art et la manière de faire rimer startup et succès (partie 1)

Caraibe

Plus d’un mois après la tenue du Startup.gp, j’y reviens, parce que :
1. je l’ai promis et pas question que mon agenda serré m’en empêche ;
2. j’en ai encore plus eu envie, après les deux jours très « numériques » que je vous ai racontés dans mon précédent billet.

En parlant avec des startupers ces jours derniers de leurs aspirations, de tout le travail abattu, de leur constante réflexion pour faire grandir leur projet, de la folle énergie déployée, je ne pouvais m’empêcher de me livrer au jeu des « si » :

  • si la connexion internet était meilleure et moins chère
  • s’il y avait davantage d’investisseurs
  • si les startupers diposaient d’un incubateur et d’un accélérateur
  • si les marchés étaient plus importants, etc.

Et cela m’a fait repenser au Startup.gp, événement qui a eu lieu en mai et dont je vous ai déjà parlé ici et là. J’ai donc replongé dans mes archives audios et je me suis dit que vraiment, je me devais de continuer à relayer plusieurs des propos forts, pertinents, tenus par les intervenants ce jour-là.

Je commence par Yoann Saint-Louis, le CEO de la startup Carfully, parce qu’en avril dernier, j’ai déjà publié sur le blog un récap’ de sa conférence organisée par GuadeloupeTech. 

Il avait raconté comment Carfully est parvenu à convaincre un fonds d’investissement et avait livré plusieurs conseils.

J’ai donc choisi de compléter ce billet précédent, en partageant ce qu’il a dit de complémentaire et d’essentiel, selon moi, lors de son intervention à Startup.gp.

5 mots clés : financement, rentabilité, culture, formation et Caraïbe

« Si un fonds d’investissement investit un demi-million d’euros dans une société, c’est qu’il y a déjà un modèle économique plus ou moins stable pour faire une levée de fonds. »

« Quand nous avons effectué notre toute première levée de fonds, nous faisions très peu de chiffre d’affaires. Par contre, nous savions ce qu’il nous manquait pour pouvoir franchir le palier. Il nous fallait de l’argent pour faire davantage de communication, avoir plus de voitures et atteindre un chiffre d’affaires intéressant. Nous devions aussi avoir suffisamment d’argent pour attirer des talents. »

« La logique de chiffre d’affaires est plutôt celle de chercher la rentabilité de la société. » » quote= »« La logique de chiffre d’affaires est plutôt celle de chercher la rentabilité de la société. »

« Cela est d’autant plus difficile que nous avons des petits marchés. Nous étions moins présents en Guadeloupe au départ, à cause des dépenses engendrées : billets d’avion, hébergement, etc. Cela représente des coûts non négligeables. »

« Il y a quelque chose de fondamental pour devenir crédible : la culture digitale. Or, on en a peu aujourd’hui »

« Quand on est à Paris ou dans des écosystèmes un peu plus matures, on peut pousser la porte de certains endroits et on sait que l’on a accès à des gens qui pourront nous former. Ici, c’est un peu plus compliqué. »

« Les cerveaux sont là, les talents aussi, nous n’avons rien à envier à personne. Nous avons tout pour réussir, il faut juste être bien accompagné ».

« Aujourd’hui, il y a un réel problème de formation. Il manque des développeurs. Nous cherchons à créer des emplois, mais nous sommes obligés de faire appel à des développeurs qui ont des compétences bien précises et nous ne les trouvons pas forcément. Il faut développer les filières en la matière et faire revenir les talents ici. »

« Nous travaillons pour bâtir l’écosystème. C’est très important. » » quote= »« Nous travaillons pour bâtir l’écosystème. C’est très important. »

« MartiniqueTech (dont Yoann Saint-Louis est le président), comme d’autres associations en Martinique, travaille avec la préfecture,la Région, la CCI, pour communiquer ce dont a besoin pour structurer l’écosystème. Cela permet d’avoir une traçabilité, parce qu’il y a encore parfois des formations qui sont lancées, dont l’intitulé, les technologies enseignées, ne sont pas en adéquation avec les besoins du marché. C’est une absurdité ! »

« Nous avons un marché de plusieurs millions de personnes dans la Caraïbe qui nous tend les bras. » » quote= »« Nous avons un marché de plusieurs millions de personnes dans la Caraïbe qui nous tend les bras. »

« Il y a de l’argent, des investisseurs dans la région. Et culturellement, nous sommes plus proches de nos voisins caribéens. Profitons-en ! »

« Cela a du sens pour Carfully d’aller à la Barbade, la Colombie, le Venezuela… Des endroits que d’autres n’ont même pas regardé, parce que culturellement, ils ne connaissent pas. Et en plus, dans ces territoires-là, nous sommes accueillis les bras ouverts. »

Photo de couverture :Yoann Saint-Louis. Crédit photo : Philippe Tirolien d’IDLineStudio.

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