Historique : libre circulation renforcée entre 4 États membres de la CARICOM

À partir du 1ᵉʳ octobre 2025, la Barbade, le Belize, la Dominique et Saint-Vincent-et-les-Grenadines franchissent une étape historique dans l’intégration régionale : ces quatre États seront les premiers à mettre en œuvre une coopération renforcée en matière de libre circulation des personnes au sein de la Communauté caribéenne (CARICOM).

Pourquoi cette « coopération renforcée » ?

La CARICOM poursuit depuis des années l’ambition de bâtir un Marché unique et une économie unique (CSME), avec la libre circulation des biens, des services, des capitaux… et, idéalement, des personnes. Jusqu’à présent, cette dernière était limitée à certaines catégories comme les travailleurs qualifiés ou les prestataires de services.

Le traité révisé de Chaguaramas prévoit une clause dite de coopération renforcée, qui permet à un groupe d’au moins trois États membres d’aller plus vite et plus loin dans l’intégration, sans attendre l’ensemble des pays. C’est dans ce cadre que la Barbade, le Belize, la Dominique et Saint-Vincent-et-les-Grenadines ont décidé d’avancer ensemble.

Ce que cela implique concrètement pour les citoyens

Dès le 1ᵉʳ octobre, les ressortissants de ces quatre États bénéficieront de droits élargis :

  • Entrée, sortie, circulation libre : sans permis de travail ni autorisation spéciale.
  • Résidence et travail : possibilité de séjourner et de s’installer à titre permanent.
  • Accès à la santé d’urgence et primaire : dans la limite des capacités du pays hôte.
  • Accès à l’éducation publique : notamment au niveau primaire et secondaire.
  • Accompagnement de la famille : conjoint, enfants non mariés, étudiants et parents dépendants.
  • Restrictions possibles : un pays pourra toutefois refuser l’entrée ou expulser une personne pour des raisons de sécurité, d’ordre public ou de charges excessives sur ses finances.

En résumé, cette initiative dépasse le cadre habituel du CSME : tous les citoyens de ces pays seront libres de circuler et de s’établir pour toute activité légitime, qu’elle soit économique ou non.

Défis, enjeux et réactions

  • Enjeux économiques et sociaux

Cette liberté de mouvement est perçue comme une chance de mieux répartir les compétences, d’attirer des talents et de stimuler les échanges. Pour les entreprises, c’est une opportunité de trouver plus facilement la main-d’œuvre nécessaire.

Cependant, des défis existent : pression sur les infrastructures de santé et d’éducation, tensions possibles sur le marché de l’emploi et craintes de concurrence entre populations locales et nouveaux arrivants.

  • Aspects législatifs et administratifs

Les quatre États doivent adapter leurs lois et leurs systèmes administratifs pour rendre effectifs ces droits : immigration, reconnaissance des diplômes, coordination des services publics. Beaucoup de dispositifs sont déjà prêts et devraient être activés dès l’entrée en vigueur.

  • Signal politique

Cette démarche envoie un message fort aux autres pays de la CARICOM : l’intégration est possible, concrète, et ne doit pas rester un horizon lointain. La réussite de cette phase pilote sera déterminante pour convaincre d’autres membres de rejoindre l’initiative.

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