La Guadeloupe en statistiques : un portrait démographique, social et économique contrasté

Chaque année, l’Insee publie des données détaillées sur la situation démographique, sociale et économique de la Guadeloupe. Les chiffres consultables sur le site de l’institut dressent un portrait précis du territoire, de ses forces et de ses fragilités. J’en ai extrait les éléments les plus significatifs pour mieux comprendre les dynamiques à l’œuvre et éclairer les enjeux à venir.

La Guadeloupe affiche des dynamiques préoccupantes en matière de population, de niveau de vie et d’emploi. Bien que certains indicateurs montrent des points de résistance, le territoire reste fragilisé face aux normes hexagonale.

Chiffres clés

  • Population au 1ᵉʳ janvier 2022 : 383 600 personnes.
  • Évolution annuelle moyenne 2016-2022 : -0,5 % par an, l’une des plus fortes baisses en France hors Mayotte.
  • Indicateur de fécondité 2024 : 1,75 enfant par femme, supérieur à la moyenne nationale (1,62) mais en baisse continue.
  • Indice de vieillissement (2022) : 89,5 personnes de 65 ans et plus pour 100 personnes de moins de 20 ans (moyenne France hors Mayotte : 88,7)
  • Niveau de vie médian (2017) : 15 770 € par an, bien en dessous de la moyenne nationale (23 000 €)
  • Taux de pauvreté (2021) : 34,5 % de la population vit en dessous du seuil national.
  • PIB en 2023 : 11,2 milliards d’euros, repli de -0,7 % en volume.
  • PIB par habitant : 27 300 € (France : 41 300 €)
  • Taux de chômage (2024) : 16,8 %, parmi les plus élevés de France.
  • Part des emplois dans le tertiaire (2023) : 82,6 % (tertaire marchand + non marchand)
  1. Démographie : recul + vieillissement

La Guadeloupe connaît un recul de population (-0,5 % par an sur 2016-2022). Ce phénomène est alimenté par un solde migratoire négatif (-0,7 % par an) qui n’est pas compensé par le solde naturel (+0,2 %) ; autrement dit, davantage de personnes partent du territoire que n’y arrivent, alors que la natalité ne suffit pas à compenser. La fécondité, malgré une valeur encore supérieure à la moyenne nationale, est en baisse. Le vieillissement est tangible : l’indice de vieillissement est élevé et montre que la Guadeloupe avance vers une population âgée croissante.

Ce double mouvement (déclin + vieillissement) est préoccupant pour l’avenir du territoire. Sur le plan économique, social et territorial, cela peut signifier moins de force de travail, moins d’innovations, une pression croissante sur les systèmes de santé et de retraite. La Guadeloupe doit sans doute accélérer les politiques incitatives d’attractivité, ou repenser son modèle pour compenser cette perte démographique.

  1. Niveau de vie et pauvreté : des écarts très marqués

Le niveau de vie médian atteint 15 770 €, soit environ -31 % par rapport à la moyenne nationale. Le taux de pauvreté de 34,5 % indique qu’un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Ces chiffres révèlent une réalité sociale dure. Pour vous, blogueuse éditoriale intéressée par les enjeux territoriaux, cela peut nourrir des articles sur l’inégalité, la jeunesse, les familles monoparentales (mentionnées comme particulièrement touchées).

L’enjeu : comment remonter ces niveaux ? Quels leviers ont les collectivités, les entreprises, les acteurs du social pour combler ce retard ? Cela ouvre aussi un angle « manger local, bien vivre local » : dans un contexte de niveaux de vie faibles, valoriser les produits locaux, les circuits courts, peut devenir non seulement un choix de qualité mais un impératif de résilience économique.

  1. Économie et emploi : des fragilités persistantes

Le PIB par habitant de la Guadeloupe est nettement plus faible que la moyenne nationale (27 300 € vs 41 300 €), ce qui traduit une capacité de production plus modeste. Le taux de chômage de 16,8 % est parmi les plus hauts et dépasse largement la moyenne nationale (~7,4 %). L’emploi progresse toutefois (+1,1 % en 2023 pour l’emploi total). Moins de la moitié des emplois se trouvent hors tertiaire : 82,6 % dans le tertiaire en 2023, avec seulement ~3,4 % dans l’agriculture.

L’économie guadeloupéenne reste dominée par les services. Le secteur public (administration / enseignement / santé) y représente 38 % des emplois — un très fort poids. Cela explique en partie le taux de chômage élevé : dépendance aux emplois non marchand, moindre diversification économique, et un secteur privé probablement trop soumis à des contraintes géographiques, structurelles ou d’investissement. Pour votre blog axé Caraïbe, vous pourriez creuser : quelles filières peuvent être renforcées (tourisme durable, agro-écologie, maritime, artisanat) ? Quel rôle pour les jeunes dans cette économie ? La fragilité du marché du travail alerte, mais elle invite aussi à des pistes d’innovation — par exemple le « manger local, sain, pour une bonne santé » que vous préparez.

  1. Éducation & qualification : un frein au développement

En 2022, seulement 24 % des habitants de 15 ans ou plus possédaient un diplôme d’études supérieures. À l’inverse, 36,8 % étaient peu ou pas diplômés (contre 25 % en France métropolitaine).

Le faible niveau de qualification constitue un frein structurel. Il limite l’accès à des emplois plus qualifiés, à des salaires meilleurs, et affaiblit la capacité de l’économie locale à monter en gamme. Dans vos travaux — notamment auprès d’entrepreneurs, pour ateliers rédactionnels ou dans vos dossiers d’insertion — c’est un point de levier : booster la formation, l’acquisition de compétences, relier les jeunes au tissu économique local. Cela rejoint aussi votre projet d’atelier « line et calendrier éditoriaux, rédaction web » : la maîtrise de la langue, de la communication, est un vrai enjeu en Guadeloupe.

  1. Enjeux et perspectives pour la Guadeloupe

  • Revaloriser l’attractivité : stopper la perte de population passe par un renforcement de l’emploi privé, de l’innovation locale, et des infrastructures permettant de retenir ou attirer les talents.
  • Diversifier l’économie : réduire la dépendance aux services publics et au tourisme classique en développant l’économie de proximité, l’agriculture durable, l’économie circulaire ou l’économie bleue.
  • Améliorer le niveau de vie : agir sur les filières de montée en compétences, sur le coût de la vie et sur l’accès à des emplois mieux rémunérés.
  • Renforcer l’éducation : faire de la qualification un moteur de transformation sociale et économique. Les données le montrent clairement.
  • Mieux articuler vos projets éditoriaux : votre blog, vos ebooks, vos ateliers peuvent se faire vecteurs de mobilisation citoyenne, de visibilité de ces enjeux, et de valorisation de solutions concrètes.

La Guadeloupe apparaît aujourd’hui comme un territoire confronté à la double pression d’un recul démographique et d’un retard économique et social notable. Les données de l’Insee permettent d’identifier les leviers : emploi, qualification, diversification économique, niveau de vie. Pour un lectorat intéressé par la Caraïbe, par le journalisme d’investigation ou la consultation éditoriale, ces chiffres fournissent une base solide pour mieux comprendre et agir. Il reste une vraie marge de progression — et de belles histoires à raconter : des jeunes qui se forment, des entreprises sociales qui innovent, des circuits locaux qui se structurent. Votre blog peut jouer ce rôle : informer, sensibiliser, proposer.