L’arc antillais, la colonne vertébrale géologique et humaine de la Caraïbe

S’étendant de Porto Rico à Trinidad, l’arc antillais forme une chaîne insulaire de près de 3 500 kilomètres. Né du lent affrontement entre la plaque Atlantique et la plaque Caraïbe, il compte plus de 40 îles et îlots habités, dont la plupart sont d’origine volcanique.

C’est dans cette zone que se trouvent les volcans les plus actifs de la Caraïbe : la Soufrière (Guadeloupe), la Montagne Pelée (Martinique), la Soufrière Hills (Montserrat – en photo) ou encore le Kick ’em Jenny (au large de la Grenade). En tout, une vingtaine de volcans sont surveillés en permanence par les observatoires régionaux.

Toutefois, l’arc antillais n’est pas qu’un terrain d’étude pour géologues. Il concentre près de 45 millions d’habitants, répartis dans des territoires aux statuts politiques variés — départements français, États indépendants, dépendances britanniques, néerlandaises ou américaines. Ce morcellement rend la coopération régionale complexe, notamment face aux risques naturels (séismes, éruptions, ouragans) et aux enjeux environnementaux (érosion côtière, montée des eaux).

Sur le plan économique, la bande insulaire est également stratégique : elle contrôle les principales routes maritimes de la Caraïbe, reliant le canal de Panama, le golfe du Mexique et l’Atlantique Nord. Sa position en fait une zone clé pour le commerce, le tourisme et la sécurité maritime.

En somme, l’arc antillais incarne à la fois la fragilité et la force de la région : un espace où la nature impose ses lois, mais où les sociétés humaines ont su bâtir des cultures vibrantes, profondément enracinées dans cette géographie mouvementée.

Quelques repères

  • Volcans actifs surveillés : une vingtaine, dont la Soufrière (Guadeloupe) et la Montagne Pelée (Martinique)
  • Séismes significatifs : plus de 200 par an enregistrés dans la zone, dont certains supérieurs à magnitude 5
  • Part du tourisme : jusqu’à 30 % du PIB dans plusieurs territoires de l’arc (Dominique, Sainte-Lucie, Antigua-et-Barbuda…)
  • Risque majeur : exposition directe à la subduction, aux ouragans et à la montée du niveau de la mer