Parlons de la Grande Caraïbe • Dépassons cette image de carte postale bien connue

Haïti est plongée dans une crise politique, institutionnelle et sécuritaire profonde, qui rend tout scrutin libre, crédible et sûr impossible à organiser.
Après l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021, l’État haïtien n’a pas réussi à revenir à un fonctionnement normal. Le Parlement est absent depuis longtemps parce qu’aucune élection législative n’a été organisée pour renouveler les mandats, et les institutions sont paralysées. Le mandat présidentiel a expiré et personne n’a été élu depuis.
Depuis 2024, Haïti est dirigé par un Conseil présidentiel de transition, un organe collégial censé préparer l’organisation d’élections. Ce conseil n’a pas réussi à créer un cadre stable pour aller aux urnes, notamment parce qu’il est en permanence pris dans des luttes internes et dans l’urgence sécuritaire.
Le pays est frappé par une explosion de violence des gangs armés qui contrôlent de vastes zones du territoire, y compris une grande partie de Port-au-Prince. Cela empêche non seulement l’organisation logistique d’un scrutin (sécurité des bureaux de vote, listes électorales, transport des bulletins…), mais menace aussi la vie des électeurs, des candidats et des organisateurs.
Plusieurs calendriers ont été proposés pour des élections entre 2024 et 2025, voire même pour une présidentielle prévue le 15 novembre 2025, mais la Commission électorale a conclu qu’il était impossible de les tenir avant 2026 à cause de l’insécurité et du manque de ressources.
La dernière décision institutionnelle actuelle est de repousser les élections législatives et présidentielle à août 2026 (premier tour), avec un second tour prévu en décembre 2026 et une inauguration en 2027 si tout se passe comme prévu.