Réalisé par Ryan Coogler (Creed, Black Panther) et porté par Michael B. Jordan et Hailee Steinfeld, Sinners est un thriller horrifique interdit aux moins de 12 ans. L’histoire suit deux frères jumeaux qui, après des années d’éloignement, retournent dans leur ville natale dans l’espoir de tourner la page sur un passé douloureux. Mais leur tentative de rédemption prend rapidement un tournant inquiétant : une force obscure, ancienne et déterminée, semble les attendre de pied ferme. Ce n’est pas seulement leur passé qu’ils vont devoir affronter, mais une puissance maléfique qui se nourrit de leurs fautes et de leurs secrets.
Sinners m’a mise mal à l’aise, déroutée, mais accrochée. Si vous êtes prêts à plonger dans une fable noire, alors regardez Sinners.
Ce film, je l’ai à la fois détesté et aimé. Trois raisons.
1. Je déteste les films d’horreur.
Je ne suis pas du tout cliente du genre. Trop de tension, trop de sang, trop de cris. Et Sinners ne fait pas exception. Il ne recule devant rien pour créer un malaise palpable, pour plonger le spectateur dans l’inconfort.
Et pourtant, je me suis laissée entraîner. Le malaise est entretenu par une tension constante et une mise en scène qui joue habilement sur l’ombre, le silence et les sursauts. Ce n’est pas le gore qui domine, mais une peur plus psychologique, plus insidieuse. Le film vous colle à la peau — et ce n’est pas agréable. Mais c’est justement ce qui le rend efficace. Cela a été une épreuve, mais je suis allée jusqu’au bout.
2. Je n’ai pas tout compris.
Certaines séquences sont obscures. La narration joue avec les ellipses, les symboles, les visions. On se sent parfois perdu, comme les protagonistes. Cela peut agacer — j’ai été agacée. Et en même temps, cela participe à l’expérience : Sinners ne se livre pas d’un bloc. Il faut l’accepter comme un puzzle incomplet, chargé de non-dits et d’indices à décrypter.
C’est comme s’il fallait revoir le film, ou en discuter, pour vraiment l’appréhender. Peut-être est-ce là une force : celle d’un film qui ne se livre pas entièrement d’un coup.
3. J’ai été interpellée par la fin.
Sans rien spoiler, disons que la dernière scène renverse la perspective. La fin ne propose pas de solution facile. Elle pousse à reconsidérer les choix des personnages, mais aussi la part de responsabilité que chacun porte. C’est une fin ouverte, dérangeante, presque philosophique. Cette fin vous oblige à reconsidérer vos certitudes, vos jugements, et même votre propre rapport au bien et au mal. Et c’est sans doute là que Sinners réussit le plus : il ne cherche pas à rassurer, mais à faire réfléchir.
Bref, Sinners est un film inconfortable, mais impossible à ignorer. Un film que vous pourriez aimer… même en le détestant.