Grande Caraïbe : l’enjeu sargasses en chiffres clés

Il y a quelques semaines, j’ai posté une vidéo sur X et Instagramqui a fait le buzz. Il s’agissait de la plage des Raisins clairs à Saint-François, en grande partie couverte de sargasses. J’ai été étonnée de découvrir le site complètement méconnaissable, je ne l’avais jamais vu ainsi, même si cela fait des années que des masses de sargasses s’échouent sur une partie des côtes de la Guadeloupe.

 

Les sargasses représentent un enjeu environnemental, économique et sanitaire majeur pour la Grande Caraïbe.

J’ai consacré quelques billets de blog à ce sujet au fil des années :

 

Cependant, il me semble indispensable de l’évoquer à nouveau, année après année.  Je vous livre quelques chiffres montrant l’ampleur du défi que représentent les sargasses pour la région.

La fréquence des échouages a augmenté considérablement depuis 2011. Avant cette date, les échouages massifs étaient rares, survenant tous les 3 à 5 ans. Aujourd’hui, ils se produisent presque chaque année.

  • En 2018, plus de 20 millions de tonnes de sargasses ont envahi les côtes de la Grande Caraïbe. Cette année-là a marqué un record de prolifération, bien au-delà des niveaux habituels.
  • En 2022, les sargasses ont recouvert environ 5 000 kilomètres carrés de l’océan Atlantique, formant une ceinture dense qui s’étendait de l’Afrique de l’Ouest jusqu’aux Caraïbes.

En Martinique, les plages peuvent être recouvertes par plus de 10 000 tonnes de sargasses en une seule saison d’échouage.

  • Les sargasses en décomposition dégagent des gaz tels que le sulfure d’hydrogène (H2S) et l’ammoniac (NH3), qui peuvent causer des problèmes respiratoires et des irritations cutanées. Les niveaux de H2S mesurés sur certaines plages des Caraïbes dépassent parfois les 5 ppm (parties par million), ce qui peut causer des maux de tête, des nausées, et des irritations des voies respiratoires chez les populations exposées.
  • Dans les zones touristiques du Mexique, comme la Riviera Maya, le coût du ramassage des sargasses peut atteindre jusqu’à 17 millions de dollars par an. Le gouvernement mexicain a investi des sommes importantes dans des barrages flottants et des navires pour collecter les sargasses en mer.

 

Le coût du ramassage peut varier de 50 à 150 euros par tonne de sargasses collectées. Ce chiffre dépend des méthodes utilisées (ramassage manuel, mécanisé, en mer ou sur plage) et des coûts associés à l’élimination ou à la valorisation des algues.

  • Le tourisme est gravement impacté. En 2019, il a été estimé que le Mexique, notamment dans la région de Cancún et de la Riviera Maya, a perdu jusqu’à 20% de ses revenus touristiques en raison des échouages massifs.
  • En réponse à cette crise, plusieurs pays de la Grande Caraïbe, dont la Barbade, la Jamaïque et le Mexique, ont mis en place des plans d’action pour gérer les échouages. Par exemple, la Barbade a investi 1,5 million de dollars dans des équipements spécialisés pour le ramassage des sargasses en 2020.

La lutte contre les sargasses dans la Grande Caraïbe est un défi complexe qui nécessite des solutions à la fois locales et régionales.

 

L’accent est de plus en plus mis sur la recherche pour mieux comprendre ce phénomène et développer des stratégies durables pour le gérer. À long terme, la région devra trouver un équilibre entre la protection de ses écosystèmes et le maintien de ses économies face à cette menace persistante.

 

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