Interview MAXI format : Marvin Kancel, aka Le Mamad Show, comique mais (vraiment) pas que…

Le Mamad Show. Je ne connaissais pas du tout. C’est Melvin Manlius, un jeune guadeloupéen qui effectuait un stage au sein de mon entreprise qui m’en a parlé. J’ai regardé quelques vidéos et j’ai ri à gorge déployée, ce qui n’était pas gagné d’avance, car peu de comiques parviennent à vraiment me tirer plus qu’un sourire.

J’ai écrit à Le Mamad Show via Instagram pour lui proposer une interview que je mènerais avec Melvin et Tatiana Virassamy, également stagiaire. Il a dit oui tout de suite et nous avons convenu de nous rencontrer au Thé Penseur, un restaurant situé à Jarry que j’apprécie.

J’en ai parlé à mon cousin, Fabrice David, et il a décidé de nous rejoindre, parce qu’il avait envie lui aussi de connaître la personnalité derrière les vidéos.

Le jour J, fin 2020, nous nous sommes donc tous retrouvés autour d’une table. Et sans grand temps mort, nous sommes entrés dans le vif sujet.

 

Melvin : Peux-tu te présenter en quelques mots ?  

 « Je suis Marvin Kancel, aka Le Mamad Show. J’ai 23 ans. Je fais – sérieusement – des vidéos publiées sur internet depuis un peu plus d’un an, mais j’ai commencé il y a trois ans. Je fais également du théâtre et du stand up. Je suis aussi animateur radio et, en parallèle, je suis étudiant, en quatrième année de sciences politiques à Fouillole, à l’Université des Antilles. J’ai récemment ouvert mon entreprise. »

 

Mylène : Quel est le nom de ton entreprise ?

« C’est La Mamad Show Corporation. C’est une entreprise qui propose des modules d’animation sur un modèle à la fois conventionnel et non conventionnel, numérique et physique. Je suis en auto-entreprise pour l’instant, mais mon objectif est d’ouvrir une société par la suite. »

 

Tatiana : Qu’est-ce qui t’a poussé à faire des vidéos sur internet ?

« L’ennui. »

« Je venais d’avoir un nouveau téléphone, il était éclaté au sol, c’était un Wiko. Tu as capté ? Si j’ai réussi à me filmer avec un Wiko, tout le monde peut ! Dieu merci, maintenant j’ai un iPhone, mais je reviens de loin ! (Rires)

Un vendredi, je devais normalement aller au karaté, mais comme j’étais blessé, je suis rentré chez moi. Je me suis ennuyé tout l’après-midi. En début de soirée, je me suis dit : ‘c’est indécent, je ne peux pas ennuyer comme ça’. Je me suis filmé et j’ai envoyé la vidéo sur Snapchat (ndlr : un réseau social très prisé par les jeunes). Les gens m’ont dit : ‘c’est bien. A quand la prochaine ?’. J’ai répondu : ‘comment ça, à quand la prochaine’ ? J’ai continué à en faire tous les vendredis. Puis, j’ai arrêté lorsque je suis entré à l’université. Et finalement, j’ai repris. »

 

Mylène : Pourquoi as-tu repris ? Comment fais-tu pour gérer les deux ?

« A l’université, j’ai commencé par l’économie, mais je n’ai pas aimé. J’ai redoublé. J’ai changé pour le droit. Comme j’avais déjà validé trois matières, j’avais plus de temps pour faire des vidéos. »

 

Mylène : Pourquoi fais-tu des études de sciences politiques ?

« J’ai d’abord fait deux ans de droit, parce qu’au moment où je suis entré à Fouillole, c’était obligatoire pour accéder à la licence de sciences politiques. J’ai choisi cette filière, car je la trouvais plus ouverte que le droit. En plus, c’est une filière qui permet d’avoir une grande culture générale, d’être au fait de l’actualité. »

« C’est pour cela que les vidéos que je fais sont assez engagées, mine de rien. J’aime ce que j’apprends en sciences politiques. »

 

Dans les coulisses (partie 1)

Fabrice : Pour filmer tes vidéos, tu n’utilises que ton téléphone ou tu as acheté du matériel ?

« J’ai un iPhone, dieu merci ! (rires) J’ai acheté un appareil photo, un micro, un trépied. J’investis beaucoup dans mon matériel, parce que les vidéos que je fais son face caméra. J’écris mes textes sur mon téléphone. Parfois, je suis spontané, mais je préfère lorsque tout est écrit, car j’ai moins de montage à faire. »

 

Melvin : Comment te vient l’inspiration pour tes vidéos ? Les idées te viennent-elles juste comme cela ?

« Je suis inspiré principalement par l’actualité. Mon format de vidéo fait que j’attaque constamment l’actualité, avec mon regard à moi. Il y a des idées qui viennent comme ça… Je vis certaines situations, j’observe des choses que je trouve indécentes. Obligatoirement, je me dois de réagir dessus. Je suis un peu comme un justicier. »

 

Fabrice : Ta réponse m’a fait penser à la vidéo sur l’eau qui m’a fait beaucoup rire.

 

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Melvin : Comment as-tu créé ton personnage Ti Vortex ?

« Ti Vortex est le personnage ‘ti boug lari’, une caricature d’un gars que tu vois sur le bloc à 8 heures du matin. C’est mon opposé. C’est pour cela que j’aime le jouer. »

 

Melvin : « As-tu déjà reçu des messages de vrais Ti Vortex ? »

« Bien sûr. Ils le prennent très bien. J’ai sorti un morceau il y a quelque temps et ils l’ont très bien pris. Ils savent rigoler aussi, sauf que le matin ils boivent une bière et un croissant.

Un jour, je marchais à Pointe-à-Pitre. Deux gars avec une drôle de tête m’arrêtent : ‘Yo !’. J’étais surpris : ‘Oui ?’ Ils me disent : ‘c’est toi qui fais les vidéos ?’ J’ai répondu : ‘Oui, c’est moi, de ouf. Salut ! Merci’. » (rires)

 

Mylène : Et tu veux développer plusieurs personnages comme cela ? 

« Oui, parce qu’il y a certaines choses que Ti Vortex peut dire que les gens ne comprendraient pas si moi je le disais, malheureusement. Il y a des choses que je peux affirmer plus facilement quand je suis déguisé que lorsque je suis moi-même. On apprend cela au théâtre : que chaque personne doit dire ce qu’elle peut vraiment dire. »

 

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De l’importance de faire…

Melvin : Est-ce que faire des vidéos postées sur les réseaux sociaux, c’est éphémère ? Tu fais également du stand up. Comment te vois-tu évoluer ?  

« J’ai toujours saisi les opportunités comme elles venaient. Par exemple, c’est le fait de faire des vidéos Insta’ (ndlr : Instagram, réseau social) qui m’a amené au théâtre, qui lui-même m’a amené à l’animation et à la radio. L’un n’empêche pas l’autre. »

« J’ai une évolution linéaire. Toujours vers le haut. »

« J’ai grandi dans une famille où on ne m’a jamais empêché de faire ce que je voulais. On m’a toujours dit que si tu veux faire quelque chose, tu peux, tout simplement.

J’ai la chance d’avoir des parents très passionnés par leur métier. Ils ont des activités totalement opposées à la mienne, mais ils aiment leur profession. Comme ce sont des gens qui sont dans cette dynamique, à partir du moment où tu fais quelque chose, tu te lances à fond. C’est pour cela que je ne m’empêche pas de faire des études et tout ce que je fais. »

« Parfois, je me perds un peu. Je suis nul en organisation ! »

 

Mylène : Comment vis-tu le succès ? Quand tu as commencé, est-ce que tu pensais avoir du succès ou cela s’est fait progressivement ?

« Progressif, progressif ! Quand je me suis lancé, c’était juste comme cela. Je n’étais pas en mode je vais avoir du succès. Non ! Je me suis lancé parce qu’à la base, j’aimais ça. Puis, au fur et à mesure, les abonnés ont augmenté.

Je ne m’en rends pas forcément compte. On me reconnait. On me dit : ‘Eh, c’est toi le gars d’Instagram’. Cela me fait plaisir. Cependant, ce n’est pas quelque chose que je ciblais. »

« Avoir une communauté autour de soi, c’est assez sympathique. Parfois, tu ne te sens pas forcément bien et recevoir un message de quelqu’un qui te dit qu’il apprécie ce que tu fais, cela fait plaisir. »

« Je ne mesure pas vraiment l’impact que j’ai dans la vie des gens. Par exemple, pendant le confinement, j’ai partagé une vidéo par jour pendant deux mois, soit 60 vidéos. J’ai alors explosé, en gagnant 6000 abonnés et en dépassant la barre des 10 000. »

 

Mylène : Quels sont tes objectifs en terme d’abonnés ?

« Si je peux avoir tout le monde, je prends tout le monde ! » 

 

Une question de confiance

Mylène : Comment fais-tu pour gérer tes études et la réalisation des vidéos ? Tu as dit que tu es nul en organisation et pourtant tu es en quatrième année, ce qui est la preuve de ton sérieux. Tu es comique et tu fais des sciences politiques, tu vois un peu le décalage… Et comment gères-tu le fait que les gens te reconnaissent à l’université ?

« Ce qui est bien c’est qu’en Guadeloupe, les gens te reconnaissent, mais ils s’en fichent ! (rires) Des fois, tu sens que le regard est insistant, tu sais qu’une personne t’a reconnu… Si quelqu’un est juste à côté de toi, elle va te parler doucement pour que ses amis n’entendent pas. (rires) Non, je n’ai aucun souci.

J’ai la chance d’être connu à l’université surtout parce que je suis élu étudiant, je fais partie de l’association des étudiants. »

 

Mylène : Désolé de t’interrompre, mais tu fais tout cela en ne parvenant pas à t’organiser ? J’ai du mal à y croire !

« Peut-être que je ne me fais pas assez confiance, car si je fais tout cela, c’est que j’arrive quand même un peu à m’organiser. »

« Cependant, je pourrais mieux faire. Je fais beaucoup de choses à la dernière minute. Et dans le même temps, quand je procède ainsi, je suis bon, j’arrive à travailler sous pression. »

 

Fabrice : Est-ce qu’aujourd’hui tu as en tête une stratégie ou tu es au stade d’ajuster au jour le jour ?

« J’ai des projets à long terme, mais j’ajuste beaucoup en fonction de la manière dont j’avance. Je me structure petit à petit. Par exemple, j’ai ouvert mon entreprise en 2020, alors que j’aurais dû le faire il y a deux ans. Je prends les choses un peu au jour le jour. »

« J’ai un objectif. Je ne sais pas comment je vais l’atteindre mais je le ferai. »

 

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La preuve que le travail et la ténacité paient

Melvin : Comment t’es-tu mis au stand up ? Je te suivais sur Instagram et d’un coup, j’ai vu que tu publiais une affiche de spectacle… Comment as-tu fait pour entrer dans le milieu ?

« Je ne connaissais personne. Je prenais des cours de théâtre avec Carole Raboteur, parce que je me suis toujours dit qu’il me fallait connaître les bases pour être sur scène : la gestion du souffle, le regard, etc. J’ai étudié deux ans le théâtre pour acquérir les techniques.

Grâce à Carole, j’ai rencontré le comédien Manuel Bolbec qui lui-même m’a présenté Bensly du Comik Kréyòl Show. J’ai alors passé le casting pour intégrer la troupe et je l’ai raté. J’étais nul, nul, nul ! (rires)

Bensly m’a dit : ‘ne t’inquiète pas, tu vas passer sur scène, viens à une répétition’. J’y suis allé et quand j’ai dit mon texte, tout le monde me regardait et dans ma tête, je me disais : ‘ah oui, je suis chaud’. Une fois chez moi, Bensly m’appelle : ‘Tu ne passeras pas ce mois-ci, car c’est trop nul.’ (rires) Après avoir raccroché, j’ai décidé de le rappeler : ‘tu es sûr que je suis nul ?’ Et lui de me répondre : ‘Awa, tu n’es pas bon.’

J’ai travaillé mon texte pendant un mois et je suis allé en répétition le mois d’après. Et j’ai réussi. Il m’a dit : ‘bon, on va travailler’. J’ai alors commencé à prendre des cours de théâtre avec Julien Barlagne, connu pour son personnage d’Albè, dans Albè et Léyon (ndlr : duo comique bien connu en Guadeloupe). C’est mon coach depuis deux ans. »

« Tout est une question de détermination. Je ne suis peut-être pas le meilleur au départ, mais je suis le plus déterminé.  Ca, tu ne peux pas me le retirer. »

 

Melvin : Te vois-tu évoluer au niveau national ?

« C’est le but. Ce serait génial ! Cependant, je veux déjà me faire un nom ici et ensuite, je verrai bien. Allez jouer dans les comedy clubs de Paris, ah oui, je veux ! Me confronter au niveau de là-bas pourra me permettre d’évoluer. »

 

Dans les coulisses (partie 2)

Melvin : Comment gères-tu le fait de monter sur scène ? Es-tu stressé ?

« Quelqu’un qui te dit qu’il n’est pas stressé avant de monter sur scène, c’est soit quelqu’un de nul, soit un imposteur. »

« Le jour où tu n’es pas stressé, c’est que tu as perdu ta passion, tu ne fais plus cela pour les motifs du départ. J’ai cherché un moyen d’annuler le stress, mais je me suis rendu compte que ce n’est pas possible. Il y en a toujours, mais tu peux transformer cela en quelque chose de positif. En entrant sur scène, tu peux te dire que tu vas tout donner et l’utiliser pour tout écraser. »

Melvin : est-ce que cela t’arrive d’oublier ton texte ?

« J’oublie mon texte tout le temps. C’est à force de le jouer que je le retiens. Malgré tout, tu oublieras toujours quelque chose, même si tu apprends tout par cœur. L’avantage est que le public ne connait pas ton texte. Par exemple, quand j’ai joué au Cinestar, j’ai oublié mon texte pendant longtemps, une minute… J’ai improvisé et cela s’est bien passé. »

Tatiana : As-tu une équipe derrière toi ?

« Je travaille avec le Comik Kréyòl Show depuis près de trois ans. Ils s’occupent de gérer toutes mes scènes. Ils ont un bon réseau, parce qu’ils ont fait plus de 380 représentations. »

« Ces dernières années, j’ai fait 40 scènes. Pour certaines, nous jouions devant un chien et le chien rigolait. Incroyable ! » (rires) 

« Tatiana : « Avec quels artistes as-tu déjà travaillé ?

« J’ai travaillé avec presque tous les jeunes comiques de Guadeloupe, mais aussi beaucoup d’anciens. Nous avons chacun notre univers. Pour faire une comparaison, c’est comme si nous sommes chacun à un poste dans une équipe de football, nous sommes complémentaires. Il n’y a pas de concurrence, à ma connaissance. »

« J’aime travailler à l’affectif. Si je ne ressens pas le feeling, je ne le fais pas. »

 

Le rire, une arme

« La comédie m’est venue par hasard. Au collège, en plus d’être en surpoids, j’étais petit et moche, j’étais donc une victime. Je ne courrais pas vite, je n’étais pas fort, je ne savais pas me battre. Il fallait que je trouve une arme pour me défendre. »

« Un jour, le plus dément du collège est arrivé, j’ai fait une blague, il a rigolé et m’a laissé tranquille. Je me suis dit : ‘alors là !’ Et j’ai continué.

Une fois arrivé à l’université, je suis tombé dans la même classe que mon cousin Maël qui m’a dit : ‘il faut que tu fasses quelque chose dans la comédie. Ce que tu fais là, si tu le gardes pour toi, ça va se perdre.’ D’ailleurs, j’écris beaucoup mes textes avec lui. »

 

Mylène : Comment sais-tu qu’un texte est drôle ?

« A la base, je ne sais pas vraiment. Je dis, c’est tout. »

 

Fabrice : Qui teste, à la maison ?

« Je ne dis pas de texte devant mes parents parce qu’ils sont très méchants. (rires) C’est d’ailleurs pour cela que j’ai beaucoup de recul sur certaines situations, parce qu’ils me vannent beaucoup. Il y a de la méchanceté. Je leur demande : ‘vous êtes sûrs que vous m’aimez ?’ Ils sont souvent durs. »

« De manière générale, le peuple guadeloupéen est très drôle, mais il te casse. L’humour, c’est… Wow ! »

 

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Mylène : Comment gères-tu les critiques ?  

« Je n’en ai rien à faire ! Mes parents me vannent beaucoup, donc mentalement j’étais déjà près dès le début. Les 17 premières années de ma vie, j’ai eu une belle formation. » (rires)

« La critique est quelque chose de très bien en soi, lorsqu’elle est constructive. »

« Je ne réponds pas aux critiques sur internet, car je trouve que je perds mon temps. J’aime les sujets polémiques. Il y a donc toujours des gens qui vont m’attaquer. J’ai fait une vidéo sur le drapeau martiniquais que je trouvais nul et des personnes de Martinique m’ont écrit pour me le reprocher. Je leur ai envoyé un cœur parce que je pense qu’ils manquent d’amour. (rires) Tu ne peux pas me dire que tu prends de ton temps pour rédiger quatre paragraphes pour m’expliquer que tu n’aimes pas ce que je fais. Ils me parlent plus qu’une ex déçue… Arrêtons !

Je ne gère pas les commentaires sur internet. Les gens parlent… S’ils veulent m’insulter, pas de souci, je ne supprime pas. Ils peuvent réécrire ensuite. Je suis occupé. Tu ne peux pas gagner contre quelqu’un qui est au chômage. C’est impossible, car il a tout son temps ! (rires) »

« Des fois, les gens expriment juste une frustration. Tout part de la frustration. Ils l’extériorisent de cette façon… Moi, je suis en paix avec moi-même. »

 

 

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Mylène : Est-ce qu’il y a des sujets que tu choisis de ne pas aborder ?

« Si je n’aborde pas un sujet, c’est qu’il ne m’inspire pas. J’ai regardé beaucoup de spectacles, de stand up. Chez les Américains, il n’y a rien qui est censuré. Il y a des comiques racistes. Je sais qu’ils le sont dans la vraie vie, et malgré tout, ils ont réussi à me faire rire. Il faut parfois aller plus loin que cela. »

 

Tatiana : Tu reçois sans doute également des commentaires positifs ?

« Principalement. Dès que quelqu’un me dit ‘big up, j’aime ton travail’, cela me fait plaisir, parce j’y investis beaucoup de temps. Néanmoins, je ne le fais pas pour cela, car c’est une passion avant tout. Même si les gens me crachaient dessus tous les jours, je continuerais. Néanmoins, quand je reçois un message de félicitation, d’encouragement, cela me donne envie de poursuivre, cela me pousse à m’améliorer. »

  

Il n’y a pas que la comédie dans la vie !

Mylène : Tu es étudiant, représentant des étudiants. Pourquoi ?

« J’ai redoublé la première année de droit, puis la deuxième, parce que je n’aimais pas ça, je voulais étudier les sciences politiques. Je suis entré en quatrième année. Toujours, la détermination ! Lors du redoublement de ma deuxième année de droit, j’ai découvert une structure appelée le Dispositif Média Jeunes qui m’a proposé d’effectuer un service civique, durant lequel j’ai appris énormément de choses : animer des plateaux, gérer la logistique d’un média, m’ouvrir un peu plus aussi, car à l’époque j’étais un peu plus timide. »

« J’étais un timide maladif. Je ne pouvais pas parler en public. J’avais beaucoup de mal. Je ne parvenais pas à faire entendre mon opinion. L’associatif m’a beaucoup apporté humainement. Tout ce que j’ai appris, j’aimerais le redonner. »

« Je veux être au service des étudiants, car quand je suis arrivé à Fouillolle, je ne savais rien. J’aurais aimé que quelqu’un puisse m’expliquer comment cela fonctionne. C’est pour cela que je suis devenu élu étudiant, mais aussi vice-président, chargé de la communication, de l’association droit/économie/science-po. »

 

Au fait, pour finir…

Mylène : Avec tout ce que tu fais, qu’en pensent tes parents ?

« Mes parents ne m’ont jamais empêché de faire du théâtre. Leur seule demande a été que je me montre motivé dans ce que je faisais. Chez moi, cela fonctionne au mérite : si tu ne travailles pas, tu n’as pas. Nous avons eu quelques tensions, parce que je voulais partir intégrer une école de théâtre tout de suite après mon baccalauréat. Ils étaient contre et ils avaient raison, car je n’étais pas assez mature, je n’avais encore compris l’importance de se structurer.

Mes parents m’ont toujours encouragé et c’est très important. Souvent, quand tu te lances dans quelque chose, malheureusement, ce ne sont pas les gens les plus proches de toi qui te donnent la force. »

« J’ai la chance d’avoir fait des vidéos qui ont fait rire des jeunes mais aussi des plus grands. Ma particularité est que j’arrive à switcher et cela constitue une force. »

« J’ai fait une vidéo sur le fruit à pain. Un jour, mon papi est venu chez moi et m’a dit : ‘maco !’. Je n’ai pas compris. (rires) Et ensuite, j’ai su que cela voulait dire bien joué. J’ai aussi un oncle qui me filme tout le temps et me demande : ‘fais le buzz pour tonton’. C’est incroyable ! »

 

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Tatiana : Si tu devais nous raconter une seule anecdote ?

« Il m’arrive beaucoup de dingueries. Une fois, avant que j’entre sur scène, il y a eu une coupure de courant et je n’ai pas eu le temps d’enfiler mes chaussures. J’y suis allé avec une chaussette à un pied et l’autre nu. J’ai fait 10 minutes d’improvisation sur la situation.

Je ne vous raconterai pas toutes les fois où j’ai fait des bides. C’est dur ! Je m’en rappelle un, dans ma commune, devant le maire, dans une salle à moitié vide. Très difficile ! »

 

Tatiana : Pourquoi as-tu choisi le nom Le Mamad Show ?

« Cela date ! Mes parents m’avaient autorisé à avoir un compte Facebook, mais sans que je mette mes nom et prénom. Je devais choisir un surnom. Je ne sais plus pourquoi j’avais mis l’unique Mamadooo, à l’ancienne, avec plusieurs o. Et ensuite, j’ai raccourci pour Mamad. »

« J’ai toujours voulu avoir un nom de scène, parce que je me suis toujours dit que j’allais en faire à un moment donné dans ma vie, ce qui est le cas actuellement. »

Marvin, Tatiana, Mylène, Melvin.

 

L’heure est aux remerciements.

Je remercie beaucoup Marvin Kancel, qui a pris le temps de nous rencontrer, malgré son agenda très chargé. Il est très drôle, mais est aussi doté d’une vision très réfléchie, pertinente, sur son métier, les réseaux sociaux, la société guadeloupéenne… Ensuite, clin d’oeil à l’équipe du Thé Penseur pour le chaleureux accueil. Et merci à Tatiana, Melvin et Fabrice d’avoir joué le jeu de l’interview.

Le prochain billet MAXI format mettra en valeur une femme. Je n’en dis pas plus.

 

 

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Comments

  1. Cidoudidou

    J’ai beaucoup aimé cette interview, c’était comme si je participais à l’échange. Je connaissais ces vidéos mais heureuse d’avoir autant appris sur lui.
    Mon passage préféré tu ne peux pas te battre contre un chômeur. Je suis occupé
    Bravo et Big up ✊

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