La Grande Caraïbe, un archipel d’interdépendances

Lorsque je parle de la Grande Caraïbe,   j’insiste toujours sur cette idée fondamentale : aucun territoire n’évolue seul. Qu’il s’agisse des îles ou des pays continentaux bordant la mer des Caraïbes, nous sommes liés par une même géographie, une même mer, mais aussi par des enjeux communs.

Des catastrophes naturelles aux répercussions régionales

Chaque année, les ouragans traversent la région, frappant parfois durement la Guadeloupe, la Dominique, Porto Rico, Haïti, la Jamaïque ou Cuba. Mais leurs effets ne s’arrêtent pas aux frontières.
Un port détruit ralentit les flux commerciaux de toute la zone. Une centrale électrique endommagée fragilise les interconnexions régionales. Et la solidarité humanitaire s’organise bien au-delà de l’île touchée.

Un environnement partagé et vulnérable

La mer des Caraïbes est un bien commun. Une marée noire au large du Venezuela ou de Trinidad-et-Tobago ne reste jamais confinée : les courants marins propagent la pollution, menaçant les écosystèmes de coraux, de mangroves et de poissons de toute la région.
Les sargasses en sont un autre exemple. Ces algues brunes échouent autant sur les plages de la Barbade que sur celles du Mexique ou de la Martinique, avec des conséquences économiques, sanitaires et sociales considérables.

Une économie connectée

L’interdépendance se manifeste aussi dans l’économie. La République dominicaine, premier exportateur de banane de la Grande Caraïbe, subit un cyclone : c’est toute la chaîne régionale des prix qui en est affectée.
Quant au tourisme, moteur essentiel, il repose sur des connexions aériennes et maritimes entre territoires. La disparition d’une ligne aérienne ou d’une liaison maritime, c’est un hôtel, un restaurant ou une excursion qui perd des clients.

Des peuples reliés au quotidien

La dimension humaine et culturelle est sans doute la plus visible. Des milliers de personnes circulent chaque jour : travailleurs saisonniers entre Saint-Martin et la Guadeloupe, étudiants de la Caraïbe francophone à Cuba ou en République dominicaine, artistes en tournée dans la région.
Les diasporas, elles, entretiennent des liens puissants qui dépassent largement les frontières. Familles, traditions et musiques voyagent d’une île à l’autre, rappelant que nous formons un seul espace caribéen, divers mais indissociablement lié.

Catastrophes, environnement, économie, culture : chaque territoire porte ses spécificités mais avance avec les autres. C’est cette réalité partagée qui fonde, à mes yeux, l’urgence de penser et d’agir en grand, à l’échelle caribéenne.

Mylène Colmar

Journaliste, consultante éditoriale et éditrice, je vis en Guadeloupe, archipel au coeur de la Grande Caraïbe.
Caribbean blogger depuis 2007, je tiens Le blog de Mylène Colmar depuis 2015.
Rejoignez-moi sur le réseau social X pour votre dose d'inspiration en photos, vidéos et abonnez-vous à la newsletter mensuelle.

Grande Caraïbe insolite : une île sans rivière ni source d’eau douce à Aruba

Pourquoi j’ai vendu mon Apple Watch

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Abonnez-vous à la newsletter mensuelle

Recevez ma sélection d'actualités sur la Grande Caraïbe, gratuitement, le 1er lundi du mois.









Rubriques