Parlons (plutôt) de la Grande Caraïbe

Une opportunité que je devais saisir. Mercredi 17 avril, j’ai livré ma conférence sur « La place de la Guadeloupe dans la Caraïbe » au Lycée Gerville Réache à Basse-Terre. Et j’ai aimé !

L’invitation m’avait été faite il y a quelques semaines par des professeurs, M. Alexis Armand et Mme Darnal, qui entendent organiser des conférences dans le cadre de leur association Karubbean News.

« J’ai accepté avec enthousiasme. Cela fait quelques années que je prends le temps de transmettre mes connaissances aux jeunes dès lors que je suis invitée dans des établissements. C’est évidemment important. Et c’est toujours un plaisir d’entendre leurs points de vue sur la Guadeloupe, la Caraïbe. »

Une fois l’invitation acceptée, il m’a fallu préparer ce que j’allais dire. Pas question d’y aller en roue libre, car j’avais un challenge : parler du sujet en 20 minutes. Or, évoquer la relation entre la Guadeloupe et la Caraïbe implique de soulever des points complexes, de dire certaines vérités qu’il convient de bien expliquer.

Caraïbe ? Non, Grande Caraïbe.

Au moins, dès le départ, j’ai trouvé mon point d’accroche de départ. J’allais expliquer pourquoi je préférais parler de la Grande Caraïbe, plutôt que de la Caraïbe. Je vous livre donc ce que j’ai dit aux jeunes et aux professeurs venus m’écouter.

Avant de rentrer le vif du sujet, je tenais à vous apporter une précision. Quand M. Alexis ARMAND m’a parlé du sujet, je me suis tout de suite dit : il dit la Caraïbe, mais je dirais plutôt la Grande Caraïbe. Quelle est la différence ? La Grande Caraïbe est un terme que je mets en avant depuis des années, dans mes différents supports. J’ai découvert ce terme en 2012, quand j’ai vraiment commencé à m’intéresser à notre région, à écrire sur elle.
Je vous rassure, je n’aurai que peu de citations durant mon propos, mais je tenais en préambule à vous en livrer deux, qui sont deux références.

  • A propos de La Grande Caraïbe, Romain Cruse (un géographe, qui a enseigné à l’Université des Antilles, à l’University of The West Indies, écrit  dans son ouvrage Une géographie populaire de la Caraïbe (Editions Mémoire d’encrier, 2014).

« Il s’agit du cadre de prédilection des Caribéens partisans d’une région unie, politiquement et économiquement forte sur le plan régional, et pouvant peser sur les affaires de l’hémisphère. Cette définition englobe la Caraïbe insulaire, le Venezuela, la Colombie et l’ensemble de l’Amérique centrale, Mexique inclus. »

Et donc ce qui est important de retenir, c’est que la Grande Caraïbe est composée d’îles comme la Guadeloupe, la Jamaïque, les Bahamas, mais aussi de territoires continentaux d’Amérique centrale, d’Amérique latine : le Nicaragua, le Panama… Elle comprend de très grands pays avec des millions de personnes (Colombie 52 millions, Venezuela 28 millions, Haïti 12 millions, RepDom 11 millions) et des petites îles (Montserrat 5000 habitants, Dominique 72 000). La Grande Caraïbe est une énorme région avec 44 territoires principaux et des millions d’habitants.

« C’est autour de la mer que s’organise la grande Caraïbe, sur les 4,3 millions de km² de la mer Caraïbe et du golfe du Mexique. Cette mer a été le véhicule de la construction historique, économique, politique et culturelle de toutes ces sociétés, de leur air de famille comme de leurs variation et différences. »

Qu’est-ce qui lie les territoires caribéens, qu’est-ce qui nous lie, nous, Caribéens ?

·      La mer des Caraïbes

·      Une histoire commune : esclavage, piraterie, colonisation/décolonisation, influence des puissances comme les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne, les Pays-Bas, l’Espagne.

·      Une biodiversité exceptionnelle reconnue par l’Unesco (l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) et des risques naturels bien connus : séismes, ouragans (mais aussi éruptions volcaniques, tsunamis, inondations).

·      Une culture commune avec des aliments (fruit à pain, cannes, etc), des plats, des courants musicaux comme le reggae, le dancehall, le soca, etc.

·      Des enjeux communs : le plus grand exemple est les sargasses, ces algues brunes qui constituent une vraie problématique du Brésil à la Floride. Toute la Grande Caraïbe est donc concernée. Il y a aussi les effets du changement climatique qui menacent particulièrement notre région.

Voici ce que j’ai dit en introduction à l’assistance et je tenais à le partager dans un billet de blog. Ce n’est d’ailleurs que le premier d’une série de textes issus de cette conférence.

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Comments

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  3. Mario GUSTAVE

    Bonjour Mme Colmar. Je vous remercie pour cette série d’articles sur la Caraïbe car le Guadeloupéen que je suis est un passionné de sa Région. Je fais également attention aux fautes d’orthographe, et j’ai remarqué que votre article parle de ce qui nous LIT (du verbe LIRE) et non de ce qui nous LIE ( du verbe LIER). Je compte sur vous pour rectifier le tir.

    1. Mylène Colmar

      Bonjour. Merci d’avoir pris le temps de me faire ce retour. Effectivement, belle erreur de ma part ! J’ai beau relire, il y a toujours deux, trois fautes qui restent… Hélas ! J’ai bien sûr corrigé.

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