Je continue ma série sur les organisations régionales. Le premier billet m’a permis de faire une grande introduction générale et de présenter l’Association des Etats de la Caraïbe (AEC). Il a été très bien accueilli et relayé sur les réseaux sociaux, autant d’encouragements à continuer.
Pour ce deuxième billet, je ne peux que mettre les pieds dans le plat.
La Grande Caraïbe compte plusieurs organisations régionales qui semblent toutes travailler sur des grandes thématiques similaires : environnement, économie, échanges… Il n’est pas rare de les confondre, tant et si bien que l’AEC elle-même a consacré sur son site un paragraphe expliquant ce qui la différencie de la Communauté caribéenne (Caricom). L’un des axes est : « la CARICOM s’occupe de l’intégration ; l’AEC s’occupe de la coopération ».
Notre région étant petite, il est normal de se poser cette question : pourquoi une telle multiplicité qui induit plus d’argent, plus de personnels, plus de locaux, plus de réunions et plus de complications ? La réponse la plus évidente est que la Caraïbe étant très diversifiée, les entités régionales ne pouvaient que l’être aussi. Autre réponse logique : les relations entre les territoires, leurs priorités, ont conduit à la création de multiples organisations au fil des ans. Reste une interrogation : une fusion serait-elle possible ? Et surtout serait-elle efficace ?
Je ne vais pas tenter de répondre maintenant. Je préfère continuer à vous donner nombre d’informations, d’éléments de réflexion, notamment avec ce focus sur la Caricom.
Créée en 1973, la Caricom oeuvre en matière d’intégration caribéenne. Sa mission première ?
« La CARICOM promeut et soutient une communauté caribéenne unifiée qui est inclusive, résiliente et compétitive, partageant la prospérité économique, sociale et culturelle. » (site internet officiel)
« La CARICOM repose sur quatre piliers principaux : l’intégration économique, la coordination de la politique étrangère, le développement humain et social et la sécurité. » (extrait traduit du site internet officiel)
L’organisation comprend 20 pays : 15 Etats-membres et 5 membres associés, ce qui correspond à 16 millions de personnes. Elle est actuellement présidée par Mia Mottley, le premier ministre de la Barbade. Elle sera en poste jusqu’en juin 2020, puisque la présidence est tournante. A noter que le secrétaire général est le Dominicais Irwin Larocque, depuis 2011.
Côté actions et projets
Concernant l’épidémie Covid-19, la Caricom a fait feu de tout bois, multipliant réunions en visioconférence et communications pour informer et sensibiliser.
Pour les projets de longue date, l’incontournable est : le Caricom Single Market and Economy (CSME), c’est-à-dire un marché unique et un espace économique pour la Caricom. Le processus est engagé depuis des années, un accord entre Trinidad-and-Tobago, la Barbade et la Jamaïque ayant été signé en 2015… Cependant, rien n’est finalisé complètement.
Autre axe bien connu : le Caribbean festival of arts, Festival des Arts de la Caraïbe, l’un des grands événements culturels et artistiques dans la région qu a lieu tous les deux ans. A chaque fois, le pays hôte change. A noter que le prochain Carifesta doit avoir lieu à Antigua-and Barbuda en 2021.
La Caricom travaille sur de multiples axes. Elle s’appuie notamment sur des organisations « satellites ».
« (Celles-ci) existent en tant qu’entités juridiques distinctes dotées de leurs propres mécanismes de gouvernance. Le secrétaire général, dans un effort pour promouvoir la coordination et la complémentarité dans les services que les institutions et le secrétariat fournissent aux États membres, tient des réunions annuelles auxquelles participent les chefs des institutions communautaires et des institutions associées. » (extrait traduit du site officiel)
Côté web/médias
Au fil des ans, j’ai naturellement suivi le travail de la Caricom et écrit sur elle sur ce blog :
- Caricom : ce désagréable sentiment de piétinement (écrit en 2013)
- Caraibe : la Caricom à l’heure francophone (2013)
- Caraibe : la Caricom en mode réflexion, évolution, action (2013)
- Caricom : pas question d’abandonner les réparations (2014)
Cependant, je dois l’avouer que cela fait un moment que je ne lui avais pas consacré un billet de blog, parce qu’elle-même a développé des supports d’information et communique mieux et davantage depuis quelques années.
Présentation moderne, contenus multiformes et pléthoriques… Le site internet de la Caricom est très bien. Il est mis à jour régulièrement.
Il y a aussi le Caricom Today, le magazine, complété par le Caricom News Time en format vidéo et un podcast.
Je suis aussi le compte de la Caricom sur Twitter, surtout pour les annonces et photos de ses événements et de ses réunions.
CARICOM dealing with COVID Repercussions @caricomorg https://t.co/LDjYlV0Ogv#caricom #covid19
— Caribbean Community (CARICOM) (@CARICOMorg) May 14, 2020
Faire un focus sur la Caricom n’était pas évident parce qu’il existe une masse d’informations, mais peu de synthèses et d’études. Si vous avez des liens vers des documents intéressants, laissez un commentaire.
Comments
Merci pour la pertinence et la qualité de ton travail ! Ton blog est une pépite pour tous ceux qui s’intéressent à la Grande Caraïbe. Encore bravo !
Merci beaucoup, Sylvia. Ta fidélité fait chaud au coeur.
Pingback: Interreg Caraïbes : pour la coopération, des millions d'euros (encore) disponibles