Grande Caraibe & organisations régionales (partie 1) : de l’utilité de dialoguer et de coopérer

Les organisations régionales jouent un rôle d’importance pour la Grande Caraïbe, car celle-ci est caractérisée par une diversité des territoires, en termes de population, langue, géographie, statut, économie, etc. Elles permettent de favoriser le dialogue sur des enjeux majeurs pour la région, le premier étant la protection de l’environnement. En effet, la biodiversité caribéenne, exceptionnelle au niveau mondial, est menacée, les terres sont détruites par nombre de catastrophes naturelles et de pollutions causées par l’humain… Il est important de trouver des solutions pour faire face à tout cela.

Il est vrai que ces organisations peinent à adopter des mesures concrètes, malgré la succession de sommets, de réunions, au fil des ans. Les avancées sont timides, les accords difficiles. Face à une telle lenteur, il est normal de se poser des questions sur leur efficacité… Et cependant, que des gouvernants, responsables caribéens puissent se mettre autour d’une table et se parler directement est plus que nécessaire.

De plus, j’ai noté qu’année après année, il y a eu des évolutions notables : l’information circule mieux et les organisations y sont pour beaucoup parce qu’elles ont mis en place différents outils sur le web, des projets à l’échelle caribéenne se sont concrétisés, des liens culturels/économiques entre des territoires se sont tissés ou accrus. Il reste beaucoup à faire, mais il est indispensable de mettre en lumière la part jouée par ces institutions caribéennes.

Pour appuyer mon propos, il me parait intéressant de mettre en avant les organisations régionales, leurs objectifs et leurs outils. Suivant l’ordre alphabétique, je commence par l’Association des Etats de la Caraïbe (AEC).

Créée en 1994, l’AEC a une mission : favoriser la coopération.

« Son enceinte fournit un forum de dialogue politique qui permet aux membres d’exprimer et d’identifier des domaines d’intérêts et de préoccupations communes à un niveau régional auxquels des solutions peuvent être apportées via la coopération. » (Extrait du site web de l’AEC

A noter que son slogan est « promouvoir le développement durable de la Grande Caraïbe ». Tout un programme ! De plus, ont été identifiés 5 axes qui ont donné lieu à 5 comités spéciaux :

  • le développement du commerce et des relations économiques extérieures
  • le tourisme durable
  • le transport
  • la réduction des risques liés aux catastrophes naturelles
  • le budget et l’administration. 

L’organisation compte 25 territoires membres et 10 autres sont membres associés. Elle est actuellement dirigée par le Dr June Soomer qui en est la secrétaire générale. Des rencontres sont régulièrement organisées, soit pour les comités spéciaux, soit dans le cadre de grandes conférences de coopération. 

Au cours de mes recherches pour rédiger ce billet, je suis notamment tombée sur un intéressant document datant d’avril 2019, intitulé « L’insertion actuelle de l’Association des États de la Caraïbe (AEC) dans le commerce international », rédigé par Bernard Yvars et publié sur une de mes référénces, le site des Etudes caribéennes. Il ne porte pas sur le fonctionnement de l’AEC, mais sur le commerce dans la zone. 

J’ai retenu une problématique majeure, qui perdure depuis des lustres :

« le commerce intrarégional est faible : alors que dans l’Union européenne, les échanges intracommunautaires s’élèvent à un peu moins de 70 % du commerce total des États membres, pour les pays d’Amérique latine et de la Caraïbe, les échanges intrazones représentent moins de 20 % (situation similaire en Afrique et en Océanie) ».

 

Côté web

Le site internet de l’AEC mériterait une refonte pour être un peu plus à la page niveau design et présentation de contenus, mais il est mis à jour de manière constante et comporte nombre d’informations sur la région. Et il est (en grande partie) en anglais, français et espagnol.

Le profil sur Twitter est bien alimenté, avec des relais d’informations régionales importantes.

 

En préparant cette série de billets, je me suis rendure compte que j’ai peu écrit sur les organisations régionales pour le blog, alors que je relaie nombre de leurs infos sur Twitter. Par exemple, j’ai consacré à l’AEC seulement deux textes :

Déclaration de Pétion-ville : quels espoirs pour la Grande Caraibe ? (2013) 

Guadeloupe, Martinique, France à l’AEC : 1 pays, 3 sièges (2014).

Il était bien temps que je m’y remette.

 

Côté actions et projets

L’AEC a récemment mis en place « un groupe de travail multisectoriel, comprenant des médecins et des responsables de la santé publique de 15 pays de la Grande Caraïbe, créé par l’AEC pour faciliter une action de coopération visant à stopper l’impact négatif de COVID-19 et à préparer un avenir régional différent après la pandémie » (extrait du communiqué de l’AEC du 4 mai 2020). De manière générale, l’organisation répond généralement présente dès lors qu’il s’agit de permettre la concertation des acteurs des territoires caribéens pour des enjeux majeurs. 

L’AEC fait également partie des soutiens de projets d’envergure régionale. Par exemple, le projet Carib-Coast, lancé en 2017 en Guadeloupe, qui « a pour objectif d’initier un réseau caribéen pour la prévention et la gestion de crise des risques littoraux en lien avec le changement climatique », selon la présentation du BRGM qui pilote le projet.

Vous retrouverez sur le site la liste de tous les projets accompagnés sur le site de l’AEC (onglet en haut à droite). Il y en a quelques dizaines, classés en fonction des cinq axes sur lesquels travaille l’organisation. Je trouve très bien qu’en un coup d’oeil, l’internaute puisse identifier la thématique et savoir où cela en est.

J’ai abordé différents points pour dresser un tableau général de l’AEC, mais j’en ai peut-être omis. Laissez un commentaire et/ou des liens pour compléter, en bas du billet, si vous le souhaitez.  

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Comments

  1. MARIN Dominique

    Bonjour, merci pour ces intéressantes informations ! Justement, je m’interrogeais notamment au sujet des effets de la crise sanitaire dans les différentes îles de la Caraïbe sur lesquelles pas ou peu d’informations ont circulé ( effets sanitaire et économique). Cordialement Dominique MARIN – (ex boutique Opaline Lingerie) – Responsable Commerciale Outre-mer du groupe RESERVOIR MODE France – 0690329893 – dom@reservoir-mode.com

    1. Mylène

      Bonjour. Merci d’avoir pris le temps de lire et de laisser un commentaire. Effectivement, il est toujours difficile que ce type d’informations soient recueillies et circulent de manière synthétisée rapidement dans la Grance Caraïbe, mais plusieurs journalistes de la région ont rédigé des articles ou organisé des lives sur ces sujets ces dernières semaines. Je relaie au maximum dans le cadre de ma veille sur Twitter. Je vais aussi dans les prochains jours vous livrer des informations de ce type via des billets de blog. Bien à vous.

  2. Joelle BAH-DRALOU | @elledit8

    Post instructif. J’m ces articles de fond qui mettent en lumière les problématiques de la Caraïbe. Impatiente de lire la suite.

    1. Mylène

      Merci ! Cela m’a pris pas mal de temps pour synthétiser la masse d’informations, mais je vais continuer car il est indispensable de mettre en valeur ces organisations. Merci d’avoir lu et laissé un commentaire.

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