Je suis Mylène Colmar. Journaliste, consultante éditoriale et éditrice en Guadeloupe, j’ai créé ce blog en 2015 pour raconter ma région, ses acteurs et enjeux.

Les 3 É du concert de Misié Sadik en Guadeloupe : Énergie, Émotions, Émerveillement
Je vais commencer par avouer un fait qui en surprendra plus d’un parmi ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux, me lisent depuis des années : je ne comptais pas aller voir le concert de Misié Sadik qui a eu lieu hier en Guadeloupe.
Pour deux raisons :
1. J’ai peur des grands espaces avec beaucoup de monde. Je l’ai déjà raconté sur ce blog. C’est lié à une mauvaise expérience lors d’un concert de Kassav’ où nous avions attendu des heures, avec une foule immense et que je m’étais sentie très mal. Depuis, j’évite. Je préfère les concerts intimistes. Je savais que le concert de Misié Sadik serait complet et cela équivaudrait à une masse de personnes.
2. Je n’aime pas le Palais des Sports du Gosier. Je trouve que c’est un lieu certes grand, mais peu adapté pour les concerts, peu confortable. Le parking est trop petit. Vive la galère pour trouver une place pas loin !
Cependant, ma cousine Sonia Couchy m’a offert deux billets (merci à elle) et j’ai donc décidé d’y aller avec elle. Je l’avais amené à un concert de Misié Sadik, mais c’était durant la crise Covid et elle n’avait donc pas pu avoir l’ambiance totale. Là, c’était sûr qu’elle aurait une expérience en live ++.
Il n’y a que @Misie_Sadik pour me faire dépasser ma peur de la foule pour assister à son concert. Une magnifique soirée ! 🔥🔥🔥🔥 Félicitations à lui et à sa team. pic.twitter.com/P8vst8nLjd
— Mylène Colmar (@Mycho) December 15, 2025
Des débuts difficiles…
Et donc, me voilà le jour J, avec ma cousine, mais aussi Axelle Kaulanjan qui aime beaucoup Misié Sadik (parfois je me demande même si elle n’est pas plus fan que moi !), au Palais des Sports du Gosier. Nous sommes arrivées à 19h30, en sachant que l’ouverture des portes était à 18h30 et que le concert débutait à 20h. Je n’ai donc pas été étonnée de voir la foule des grands jours.
Néanmoins, je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi difficile de trouver une place « correcte » dans les gradins, l’accès étant fermé parce qu’il y avait déjà trop de monde… Je ne voulais pas forcément m’asseoir, mais il était hors de question de me retrouver dans la fosse. Comme beaucoup d’autres, nous avons donc monté les interminables escaliers extérieurs pour arriver tout en haut et constater qu’il y faisait une chaleur épouvantable, bien compréhensible, vu le monde qui était entassé. Pas question de rester !
Et nous voilà donc qui redescendons pour finalement constater que l’accès aux gradins était à nouveau possible… Allez comprendre ! Nous nous sommes installées comme nous avons pu, mais j’ai eu la confirmation que ce type de lieu n’est définitivement pas pour moi.
Et Misié Sadik entra sur scène…
Nous étions à peine installées que le concert débutait déjà. Le voilà, Misié Sadik, entouré de danseurs, avec son énergie habituelle. Exit l’agacement, place au plaisir de voir évoluer l’artiste sur scène !
Je ne peux pas vous raconter le concert et encore moins les émotions ressenties. Nous étions des milliers à plonger dans l’univers de Misié Sadik. J’ai été impressionnée par l’artiste, la mise en scène, les danseurs, les musiciens… J’ai vu le travail phénoménal effectué pour que tout corresponde à ce qu’il souhaitait, à ce qu’il est, à ce qu’il veut transmettre.
« Il y a quelque chose de magique dans le fait de donner un concert, de réunir des milliers de personnes qui paient et se déplacent. Ce n’est pas seulement de la musique. C’est plus grand que cela. » – Misié Sadik
Bien sûr, j’admire l’artiste. J’apprécie beaucoup sa voix, ses albums, ses clips. J’ai eu l’occasion de l’interviewer à quelques reprises et mon respect pour lui n’a fait que grandir. Ce que j’aime le plus chez Misié Sadik, c’est son authenticité. Quel que soit ce qu’il fait, j’ai le sentiment qu’il ne porte pas l’habituel masque sociétal et surtout qu’il n’utilise aucune « carte de la guadeloupéanité » pour nous vendre un univers fabriqué afin de s’assurer le succès. Il ne cultive pas une fausse modestie, il ne lance pas des phrases toutes faites pour faire bon genre, il ne nous sort pas un discours pour le trahir le lendemain avec des actions contraires.
Je le respecte pour cela, car dans cette société, ce n’est pas facile de tenir une telle position, surtout quand la réussite est au rendez-vous depuis des années. Pour rester au sommet, remplir des salles, accumuler les vues et gagner des abonnés, il est tentant de tomber dans des compromis qui font perdre de vue l’essentiel, c’est-à-dire son moi profond. Bref, revenons au concert de Misié Sadik !
De la beauté, de l’inspiration
Je savais que j’allais aimer son concert. En définitive, j’aime la voix, les morceaux… Si Misié Sadik chante bien, comment ne pas apprécier ? Comme il travaille pour, il allait assurer. Il l’a fait… Pendant quasi trois heures ! Nous en avons eu pour notre argent ! Il est resté sur scène la quasi-totalité du concert, avec juste une pause au bout d’une heure et demie, pour changer de tenue. Il a chanté, dansé, parlé. En somme, il a beaucoup donné. Un talent brut qui s’exprime sur scène, en communion avec ses musiciens et son public.
Et c’est à ce moment-là que j’ai envie de vous parler du travail de tous ceux qui l’ont entouré. La choriste, wow ! Les musiciens, top ! Les techniciens pour les jeux de lumière, les projections sur les écrans, le son, super ! Je ne peux que féliciter toute l’équipe pour le travail accompli. Je le fais d’autant plus que je sais combien avoir des professionnels investis qui mettent leur compétence au service d’un projet est important pour réussir. Il ne faut jamais les oublier.
Pendant que j’y suis, je voudrais saluer les invités. J’ai été surprise, éblouie par Fanny J, venue chanter avec Misié Sadik, et je n’étais pas la seule, vu les cris dans la salle. J’aime beaucoup cette artiste et l’entendre a été un vrai plaisir. Il y a eu aussi Matieu White, Riddla, Admiral T et d’autres artistes de qualité qui ont assuré de belles prestations. Ils étaient au rendez-vous pour l’événement.
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Ambassadeur de la Guadeloupe, bien sûr !
J’ai ressenti quelques baisses d’énergie de Misié Sadik. Maintenir une telle intensité pendant trois heures de temps est impossible. Néanmoins, sa voix a toujours été « en place », les chorégraphies assurées. Le public suivait l’artiste, les artistes, et l’ambiance a été phénoménale, avec de rares moments de calme… Vraiment, je ne peux pas raconter le concert. Je sais que c’est une phrase d’une grande banalité, mais il fallait vraiment y être pour ressentir les émotions, capter tout son charme.
J’ai aimé la surprise faite à Misié Sadik, à la fin. Dominique Coco est venu lui remettre une plaque le nommant Ambassadeur de la Guadeloupe. Puis, le footballeur Claudio Beauvue (oui, Misié Sadik est un grand amateur de football) est monté sur scène pour lui remettre un disque d’or. Un moment d’émotion simple, chaleureux.
Et puis, comme il ne pouvait pas nous laisser comme cela, Misié Sadik a entonné Gwo Blo. Montée en puissance finale, excitation totale ! Parfait. Il est parti en nous remerciant à plusieurs reprises. J’ai envie de lui dire : c’est moi qui le remercie. Pour ce concert. Pour son univers. Pour les émotions et l’inspiration.
« Si je devais disparaître aujourd’hui, je me dirais que j’ai laissé une trace positive, en termes d’image, d’inspiration et de voix. Je suis très content de mon parcours. » – Misié Sadik








