Mon blog a 4 ans : pourquoi j’ai décidé d’écrire sur la Grande Caraïbe

Caraibe

Un jour, j’en ai eu assez.

Assez de ne lire que des mauvaises nouvelles sur la Grande Caraïbe sur internet : les ouragans, les grèves, la corruption, les paradis fiscaux, les assassinats, etc.

Assez de ne parcourir que des articles sur les derniers exploits des sportifs, les récents albums des artistes de notre région.

Assez de ne voir que des images de plages désertes et de végétation luxuriante, mises en ligne pour attirer les touristes.

Un jour, j’ai eu envie de contribuer, à ma manière, à ce que cette image de carte postale bien connue de la Caraïbe, ces clichés de paradis quasi hors du monde, soient dépassés.

Comment une jeune journaliste caribéenne pouvait faire entendre sa voix ? En prenant la plume et surtout en ayant son propre support.

A l’époque, j’avais déjà deux blogs à mon actif, l’un que j’avais tenu en 2007 lors mon séjour d’études au Canada, l’autre comme un journal de bord à mon retour en Guadeloupe de 2008 à 2010. Cependant, ils étaient restés plutôt confidentiels, car je n’avais encore ni la confiance ni les connaissances pour communiquer sur les réseaux sociaux.

Grâce à Axelle Kaulanjan, ancienne journaliste devenue communicante, j’ai su que Radio France Internationale recherchait des blogueurs francophones pour rejoindre sa plateforme de blogs, via un concours. J’ai postulé en même temps qu’elle. Nous avons été prises toutes les deux. En 2012. Enfin, j’avais mon propre blog, nommé Universelle Caraïbe, dont l’objet était de donner à voir la Caraïbe autrement. En plus, mes billets étaient propulsés par la plateforme RFI, à l’échelle nationale, voire internationale.

J’ai appris beaucoup pendant cette période, via les formations en ligne, les conseils des autres blogueurs également. Axelle et moi avons même gagné le droit de prendre part à une formation internationale sur le blogging organisée par RFI, à Dakar, en 2013. Pouvoir découvrir un petit bout de l’Afrique, échanger avec des blogueurs venus d’un peu partout et apprendre sur le blogging et les outils numériques, cela a été formidable et ce voyage reste l’un des mes meilleurs souvenirs.

D’un blog à un autre

carte de la CaraïbeCependant, avoir mon blog « hébergé » présentait une difficulté majeure : la possibilité pour l’équipe de RFI de « corriger » mon billet. En tant que journaliste indépendante, je l’acceptais difficilement, si bien que j’ai décidé de quitter cette plateforme. Bien sûr, auparavant, j’ai enregistré la majorité des contenus, que vous pouvez retrouver sur ce blog.

J’ai réfléchi pendant un moment à ce que je voulais faire. J’ai décidé que je ne pouvais que lancer un nouveau blog, plus complet, plus professionnel. J’avais découvert quelques mois auparavant que nombre de géographes et d’historiens parlaient non pas de la Caraïbe, mais de la Grande Caraïbe. Cela avait tout de suite retenu mon attention, car cela signifiait que certaines nations d’Amérique centrale, d’Amérique latine étaient incluses. Cela ouvrait d’autres perspectives, pistes de réflexion, enjeux, actualités, informations, cultures, en somme d’autres horizons.

Au revoir cette impression de tourner en rond avec la Caraïbe uniquement insulaire, bonjour le champ des possibles en terme d’écriture avec la Grande Caraïbe !

Ensuite, au fur et à mesure, tout s’est enchaîné. Plus ou moins facilement.

  1. J’ai longtemps cherché un thème pour l’interface de mon blog. De guerre lasse, j’en ai pris un par défaut. Je l’ai installé moi-même, en utilisant WordPress, qui est une plateforme que j’apprécie pour sa simplicité d’utilisation.
  2. Concernant le nom du blog, il n’était pas question de l’appeler Universelle Caraïbe, car je voulais que les lecteurs se rendent compte de l’évolution. Je me rappelle avoir fait un brainstorming avec ma mère… Et finalement, je crois bien que c’est elle qui a suggéré que je l’appelle de mon nom tout simplement. Je suis tombée d’accord avec elle.
  3. J’ai effectué un vrai travail éditorial concernant le contenu, mettant en place des rubriques qui ont d’ailleurs été remplacées par d’autres, afin de pouvoir parler de tout ce dont je voulais, mais de manière structurée.
  4. Au départ, je voulais utiliser un ton journalistique, que j’ai vite abandonné, lorsque j’ai compris que je préférais livrer des informations en soulignant les points les plus pertinents. Il y a forcément de la subjectivité dans ce que j’écris sur mon blog. Inutile de le cacher.

En février 2015, j’avais enfin ce support sur internet et avec cette liberté de rédiger des billets sur des sujets me tenant à coeur.

Plus d’image de carte postale, mais la réalité. Plus de territoires déserts, mais des terres avec des habitants, acteurs du dynamisme de la Grande Caraïbe.

Mon blog est avant tout la vitrine du potentiel de la Grande Caraïbe. Je parle aussi des enjeux, de sujets d’actualité pas toujours positifs, mais je préfère mille fois mettre en avant le bon. Parce que si vous voulez lire du négatif sur notre région, il y en des pleines pages dans les journaux, des lignes et des lignes sur internet, des posts sur les réseaux sociaux.

Je ne veux pas dépeindre un monde de bisounours, où tout est rose bonbon. A travers mes billets de blog, je cherche simplement à partager des preuves de nos réussites, notre bouillonnement d’idées, notre volonté de faire… Je ne manque pas aussi de rappeler les défis que nous, Caribéens, devons relever.

4 ans plus tard

2015 – 2019. Les années ont passé, mais mon blog est toujours là, de plus en plus lu, à mesure que l’intérêt pour la Grande Caraïbe augmente. J’ai continué à l’améliorer au fil des ans, en termes de design et de contenu. Mes sujets d’intérêt ont évolué et sur mon blog, je ne me retiens pas, j’écris sur ce que je veux. Je profite de cette liberté bien gagnée.

J’ai aussi créé d’autres essentiels allant avec le blog :

  • la page Facebook du blog : je l’ai faite parce qu’il fallait le faire, mais je ne le regrette pas. Je partage essentiellement mes billets, mais aussi quelques actus jugées pertinentes. Je pourrais faire plus, mais cela demande du temps, or j’en ai de moins en moins…
  • la veille #Caraibe sur Twitter, via mon compte @Mycho : je partage des liens d’articles ou autres sur notre région en français et en anglais. Je tiens beaucoup au développement du hashtag #Caraibe, sans le s, car les Caraïbes renvoient cette notion de paradis exotiques touristiques… C’est une facette de notre région, mais ce n’est pas celle que je souhaite mettre en avant.
  • la newsletter #actus #Caraibe : cela faisait partie des supports les plus demandés  et que j’ai pris le plus de temps à lancer. Je me demandais ce que j’allais pouvoir raconter de plus… J’ai compris un peu tard qu’en fait, il ne s’agissait pas d’en faire plus mais de livrer des essentiels. Comme le reste, la newsletter a bien évolué jusqu’au format actuel.

 

Désormais, Le blog de Mylène Colmar, cela représente énormément de contenus et le temps qui va avec pour les créer, les mettre en forme, les imager avec des visuels. Il faut aussi répondre aux commentaires et sollicitations venant de toutes parts. 

Je souffre parfois du syndrome de la page blanche. A cause de la fatigue liée à mes obligations professionnelles, notamment. A cause de la difficulté de trouver un angle original pour aborder un sujet. A cause d’un manque d’inspiration, parfois, pour je ne sais quelle raison.


Néanmoins, l’envie est toujours là, car j’aime ma région, j’aime surtout écrire sur elle, afin que ceux qui y habitent soient plus, mieux, informés, ceux qu’elle intéresse en sachent plus sur elle.

Parlons de la Grande Caraïbe, afin de dépasser cette image de carte postale bien connue ! #letravailcontinue

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