Rencontre avec Georges Combé : Cyril Serva, l’engagement, le sens du pays

Axelle Kaulanjan, amie et entrepreneure depuis des années, me connaît trop bien. Elle sait que je ne dis jamais non à l’opportunité de rencontrer des personnes intéressantes, d’animer des événements pertinents, dès lors que mon agenda me le permet. C’est ainsi qu’elle m’a mis en contact avec Georges Combé, Il y a quelques mois. Ce dernier avait besoin d’une personne pour animer une rencontre concernant son nouveau livre, Le sens du pays, à la médiathèque de Port-Louis. J’ai dit oui et l’événement s’est bien passé.

Bis repetita

Quand Georges Combé m’a contacté il y a quelques jours pour renouveler cette rencontre/débat, cette fois-ci à la librairie Point Lire au Moule, j’ai évidemment dit oui. Le rendez-vous était fixé au 20 mai à 18h30.

Et cette rencontre d’1h30 a tenu toutes ses promesses. Bien sûr, il m’est impossible de raconter tout ce qui s’est dit, mais les réponses de Georges Combé à mes questions, les échanges avec le public furent très riches.

J’ai eu envie de vous livrer ma fiche de préparation de cette rencontre, les questions que j’ai posées à Georges Combé notamment. Quand j’aurai le temps, je vous livrerai un résumé des propos tenus puisque j’ai enregistré une grande partie de la conférence.

Commençons par le commencement, avec une courte présentation de l’auteur.

Georges Combé est agrégé de philosophie, docteur en sociologie et il a été professeur de philosophie, notamment au Lycée de Baimbridge. Il est aussi le directeur des Etudes Guadeloupéennes.

Son livre Le sens du pays. Une pensée et une ambition pour la Guadeloupe propose les textes les plus fondamentaux de Cyril Serva, philosophe guadeloupéen, né en 1950 et décédé en 2001. Cet ouvrage est édité par L’Harmattan et est sorti en 2022.

Georges Combé a rangé les 3 textes dans un ordre non chronologique. Le 3e texte dépend du 2e, pour autant que l’idée de Constitution appelle un pouvoir, ou plutôt le partage du pouvoir. Et la revendication d’une Constitution se comprend à partir du sens du pays.

Mon analyse du livre

Le livre de Georges Combé est vraiment intéressant. Les écrits de Cyril Serva sont puissants, car ils nous fournissent des clés qui nous permettent de comprendre la Guadeloupe d’hier et d’aujourd’hui. Je vous invite vraiment à acheter et lire cet ouvrage.

J’ai décidé d’aborder différents axes en m’appuyant avec des citations, afin de mettre en lumière des points et réflexions marquants.

  • Le préambule et le fil conducteur : pourquoi Cyril Serva écrit ces textes dans les années 1990 ?
    – P16 – « Je DOIS avoir le souci du pays (…). Non pas seulement y habiter mais l’HABITER » : la nécessité de l’engagement

 

  • La critique de la classe politique, accusée de tous les maux : réalité ou excès ?
    – P25 – « Nous instruisons ici le procès de la politique » : une critique violente de la classe politique : incompétence, peur et lâcheté, appât du gain, renoncement, soif du pouvoir

    – P53 – « La Guadeloupe a besoin en effet d’hommes nouveaux ayant eux le sens du pays, le sens de l’Etat » : l’espoir d’un renouveau

    – P74 – « on a parfois l’impression que ce pays vit dans la menace d’une mort annoncée et qu’il n’y a pas de génération à venir. No future. » : l’absence de transmission par les hommes politiques, de préparation de l’avenir

 

  • La dépendance de notre « colonie départementalisée » à la France : une réelle et complexe problématique selon Cyril Serva
    – P19 – « se maintenir dans l’état de dépendance, c’est persévérer dans la négation de soi-même » : la question de l’indépendance

    – P47 – « la Guadeloupe, historiquement, ethniquement, sociologiquement, culturellement, politiquement n’est pas la France, et son développement global requiert une politique pensée à partir de ses propres réalités, et par les hommes et les femmes qui la constituent » : la nécessité de la rupture avec la France, de faire par nous-mêmes pour nous-mêmes

 

  • La nécessité d’une nouvelle Constitution : pourquoi et comment ? Explications très détaillées dans le livre
    – P17 – « il faut mettre en œuvre une Constitution spécifique pour le pays Guadeloupe » : la solution principale à laquelle il revient en page 57, dans un texte intitulé « Eléments pour une Constitution »

    – P64 – « La Guadeloupe vit dans un état d’anomie, c’est-à-dire précisément dans un état de désorganisation, de déstructuration du tissu social » : le changement viendra d’une nouvelle Constitution politique

    – P87 – « l’instauration d’une nouvelle Constitution légitime peut être un acte politique majeur ouvrant une voie vers l’unification des individus en un peuple, désormais associé, en tant que maître collectif à la gestion de sa destinée » : faire peuple, un point important pour décider et agir

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