Grande Caraïbe : de la volonté et de la nécessité d’entreprendre

J’ai rédigé ce texte en 2017 pour la plateforme caribéenne de mentorat, Secret Birds Caribbean, qui n’existe malheureusement plus.

Au quotidien, en Guadeloupe, dans le cadre de mon métier de journaliste et consultante éditoriale, mais aussi de mes activités bénévoles, je rencontre des femmes qui sont déjà chefs d’entreprise ou ont des idées, des ambitions en terme d’entreprenariat. Et il y a autant de motivations que de personnalités.

Cependant, revient souvent une raison majeure : résoudre une problématique d’emploi. En Guadeloupe, comme dans d’autres pays de la Caraïbe, les taux de chômage sont particulièrement élevés, et les femmes font partie des catégories les plus touchées. L’entreprenariat est l’une des solutions pour créer son propre emploi.

Outre cela, plusieurs entrepreneures que j’ai eu l’occasion d’interviewer m’ont affirmé avoir décidé de quitter leur emploi après s’être rendues compte qu’elles occupaient un poste en deçà de leurs compétences et/ou qu’elles n’avaient pas de perspectives d’évolution positive et/ou qu’elles n’étaient pas du tout heureuses dans le cadre de leurs fonctions. Elles pouvaient rester. Elles ont fait le choix de partir. Une volonté.

Et souvent, il y a également eu cette extraordinaire idée ou cette magnifique opportunité qui les ont poussé à franchir le pas. Des exemples ? Je pourrais en citer plusieurs dizaines, ne serait-ce qu’en Guadeloupe.Qu’elles soient à la tête d’une entreprise avec aucun ou plusieurs salariés, lancées récemment ou comptant quelques années d’existence, en bonne ou mauvaise santé financière, les femmes entrepreneures que j’ai interviewé ont toujours fait montre d’une énergie et d’une détermination incroyable.Toutefois, ce que j’ai le plus apprécié est qu’elles acceptent de dévoiler aussi leurs réalités et ne dépeignent pas ainsi qu’un tableau idyllique de l’entreprenariat.

Bien sûr, elles ont des moment de doute et des périodes « down », de scepticisme et de pessimisme. Les finances sont au plus bas, le prêt tant espéré pas obtenu, le contrat prévu non plus, le soutien familial défaillant, et en même temps vont croissantes la fatigue, la pression sociale et cette inavouable peur de l’échec. Rien de facile. Bien au contraire.

L’entreprenariat, même si cela était une volonté plus qu’une nécessité, même si l’idée ou l’opportunité était trop belle pour ne pas être concrétisée, ne va jamais sans son lot de difficultés. Et pour les résoudre, les dépasser, information, inspiration et détermination sont trois mots-clés incontournables. Je les ai fait mien, car moi aussi, je suis une entrepreneure. Je le suis devenue par nécessité d’abord, je le suis restée par volonté ensuite, parce que j’ai eu les opportunités, les idées, les soutiens pour continuer à avancer.

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